La fraternité : vivre ensemble
La ville qui se préserve et qui accueille
Le congrès de la co-gouvernance de la ville s’est poursuivi avec d’autres témoignages, d’autres expériences de vie. Avec ceux qui viennent, ci-après, on pourrait dire que c’est la ville qui se préserve et qui accueille. La question de la corruption a été abordée et, aussi, celle du citoyen qui est étranger.
La co-gouvernance n’est pas seulement de relever les défis qui répondent aux problèmes actuels, mais également d’emprunter des pistes pour la prévention des fléaux de la société tels que la corruption. Pour Adriana Cosseddu, professeure de droit à l’Université de Sassari (Italie), l’idée de la justice est de « repenser en premier lieu le ‘pourquoi’ de la règle et l’impact de chaque action illégale ou légale ». De cette manière, « l’engagement de chacun ne sera pas tant axé sur le contournement de la norme, comme cela arrive souvent, mais sur un comportement qui vise à dépasser l’intérêt individuel pour rechercher, plus loin, le bien de l’autre dont je deviens le constructeur ». « Mais – a-t-elle conclu – avons-nous le courage de renoncer, dans les situations les plus diverses, à un avantage personnel, face aux besoins, aujourd’hui d’un autre, demain de la communauté ? Je pense que commence ici la construction du ‘nous’ qui aimerait habiter dans nos villes et que, au sein de ces villes, un réseau de relations incarne la capacité de les renouveler ».
La devise « Qui respecte les règles, est satisfait » a été choisie pour un projet de jumelage culturel pour enfants avec des pays de langue allemande, réalisé à l’auberge Bella Calabria de San Leonardo di Cutro (Italie). Elle a été ouverte en 2015 grâce à une annonce de mise à disposition des biens confisqués à une mafia. « Nous avons inventé ce programme de 48 heures à l’auberge – raconte le gérant Loris Rossetto – avec le sous-titre suivant : ‘fais aux autres ce que tu aurais aimé qu’ils te fassent’. Les étudiants apprennent des langues étrangères par le biais de simulations et de dialogues. Après la première auberge, nous avons ouvert une seconde au centre de Crotone. Là, aussi, avec la même idée : ne jamais cesser de rêver debout les pieds sur terre, les yeux tournés vers le ciel, pour aimer et améliorer son territoire ».
Danuta Kaminska, vice-présidente du Conseil de la Haute-Silésie, présente une Pologne différente de celle décrite par les médias d’Europe occidentale, fermée et souveraine. Il y a des villes comme Katowize, qui accueillent et intègrent des immigrés. Ils étaient environ 700 000, l’an dernier, en Pologne ; la plupart sont des Ukrainiens. « Pour activer la co-gouvernance dans notre ville, nous avons compris que nous devions soutenir les citoyens d’un point de vue moral et pratique. La collaboration entre les communautés religieuses et les organisations non gouvernementales facilite l’intégration des arrivants et les insère de plus en plus dans la communauté sociale. Par exemple : le soutien aux communautés religieuses juives et musulmanes ».
À Florence, le « pacte des citoyens » visant à promouvoir les valeurs de coexistence, de connaissance mutuelle et de respect a été signé en février 2016 entre l’imam Izzedin Elzir et le maire Nardella. Depuis lors, Pise, Turin et de nombreuses autres villes ont suivi l’exemple et le pacte est devenu national. L’imam explique à l’assemblée les termes de l’accord : utilisation de la langue italienne dans les mosquées, transparence économique des communautés islamiques, éducation à la citoyenneté et au respect de la loi. « Nous essayons d’éduquer nos fidèles à devenir des citoyens italiens de religion musulmane, que la foi ne s’oppose pas à la citoyenneté ».
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Marc BÉCHU le 01/02/2019 à 00:03, et placée dans Projet Ville. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou bien un trackback depuis votre site. |