La « démocratie-construction » à Kingersheim

Alors qu’approche la date des Entretiens de Chartreuse (26, 27 et 28 octobre 2018, voir ici) et que se profile le congrès sur la co-gouvernance de la ville (17 au 20 janvier 2019, voir ici), nous rapportons ici le fonctionnement de la « démocratie-construction » à Kingersheim. Son maire, Jo Spiegel, interviendra lors des Entretiens de Chartreuse.

Kingersheim est une ville de plus de 13000 habitants de la banlieue de Mulhouse. Afin que la démocratie puisse s’exercer pleinement en dehors des périodes électorales, les élus de cette ville ont mis au point un dispositif afin d’inciter les habitants à participer à la vie de la commune. Le site caissedesdepotsdesterritoires.fr a consacré un article à la forme de démocratie pratiquée à Kingersheim. Avant l’intervention de Jo Spiegel à Saint Pierre de Chartreuse, nous tenons ici un témoignage sur la vie publique de cette ville.

Une charte du renouveau démocratique a été adoptée

Le maire insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une démocratie providentielle, ni de démocratie participative, un terme trop galvaudé, mais de démocratie-construction, un concept expérimenté depuis 2004, puis formalisé dans une charte votée en 2015 par le conseil municipal. À Kingersheim, toutes les décisions structurantes sont prises après une longue séquence démocratique. Dès 2006, Kingersheim s’était dotée d’une maison de la citoyenneté afin d’accueillir ces débats publics.

Des conseils participatifs

Pour mettre en œuvre leur grammaire démocratique, les élus de Kingersheim veillent à constituer des groupes relativement réduits (80 personnes maximum) qui se répartissent en trois collèges : les habitants, les techniciens et les élus. Une des difficultés à laquelle sont confrontés les élus pour cet exercice démocratique est de dépasser le cercle de ceux qui participent déjà à la vie de la cité. Pour toucher les “invisibles” et les associer aux consultations les plus importantes, la ville organise des tirages au sort : 40% des Kingersheimois, qui font partie du collège des habitants, sont alors tirés au sort. Les services de la ville estiment qu’un habitant sur six accepte de faire partie du conseil participatif s’il est sollicité.

Les sujets sont cadrés de façon très claire. Des formations sont organisées, pour certains sujets complexes,  afin que chacun ait un bon niveau de compréhension des enjeux. 

Construire la confiance avec la « démocratie-construction » à Kingersheim

La participation citoyenne permet de rétablir la confiance entre les habitants et leurs élus. “Lorsque les élus tiennent leurs promesses, conclut Jo Spiegel, lorsqu’ils cherchent à partager le pouvoir, alors les citoyens les légitiment”.

Les illustrations sont tirées du site ville-kingersheim.fr