Unir les compétences des servicesNous recevons du département du Loiret le récit de l’engagement réussi de plusieurs services départementaux qui ont voulu unir les compétences des services pour une action en faveurs de jeunes.

Le contexte nous est donné par l’article publié sur le site internet du département :

Le Département du Loiret a souhaité que ses collégiens s’ouvrent un peu plus à la culture historique, et notamment au devoir de mémoire, pierre angulaire d’une future citoyenneté avertie. Il a ainsi organisé, pendant les vacances de la Toussaint, un séjour pédagogique, le Parcours citoyen, et a emmené ses jeunes à la découverte de lieux emblématiques des Première et Seconde guerres mondiales.

Notre correspondante nous écrit :

Je travaille dans une des nombreuses directions de mon Département, nommée Archives départementales.

Après une période de crise vécue dans notre conseil départemental il y a quelques années, un grand changement était souhaité par l’ensemble des agents (plus de 2000 personnes). On a senti un grand besoin de synergie, de participation, de reconnaissance. Des procédures plus participatives ont été lancées, des « projets transversaux » ont été suscités et petit à petit la façon de fonctionner s’est beaucoup améliorée.

Mais qui dit changement dit aussi ouverture, souplesse, adaptation… Il en a fallu pour saisir les bonnes occasions, s’accrocher quand c’était difficile, maintenir le cap d’une vision positive. D’autant plus que le travail des archivistes – ce que nous appelons « la fonction archives » mais aussi tout l’aspect culturel et éducatif -, est très mal connu, aussi bien des collègues d’autres directions que ceux de la direction de la communication et, bien entendu, des élus. Heureusement, nous avons bénéficié d’une nouvelle équipe de direction il y a 9 ans dont le dynamisme et la compétence ont permis de faire face.

Voici une vécu tout récent :

Le conseil départemental a fait faire, il y a plus d’un an, une étude sur la situation des jeunes du département : ses points forts et ses points faibles. Au vu de l’enquête, la direction de la Jeunesse a créé un plan d’action en faveur des jeunes : « Agir pour nos jeunes ». C’était la première fois qu’une telle étude était entreprise. Ma chef, responsable du service de la Valorisation et des publics des Archives, et moi, responsable du service éducatif, étions très intéressées de voir se dessiner ainsi une action cohérente envers la jeunesse, d’autant plus qu’elle prévoyait aussi un volet culturel, dans lequel il était envisageable de s’insérer. La relation entre nos deux directions était plutôt cordiale, mais de loin, et nous n’étions pas encore arrivées à travailler en collaboration avec nos collègues. Nous nous sommes contentées de les féliciter pour le travail accompli.

En même temps, les élus ont souhaité faire une action pour les jeunes sur le thème de la Mémoire : il y avait un conseil départemental junior et ils ont retenu la Mémoire (des guerres) comme thème pour leur première session. La direction de la Jeunesse n’avait pas pensé à nous pour participer à cette action, alors que la mémoire est un des « socles » de notre activité, mais ma chef a sauté sur cette opportunité pour nous faire connaître. C’était, bien sûr, du travail en plus, qui s’est trouvé particulièrement mal placé dans notre agenda, mais finalement, nous sommes intervenus devant les conseillers départementaux juniors en octobre dernier (2018), et nos collègues ont été surpris de voir que les jeunes avaient été très intéressés par notre intervention.

Lorsqu’ils ont lancé leur gros projet de “Parcours citoyen” – une des actions du plan « Agir pour nos jeunes » – ils nous ont donc sollicités. Il s’agit de rassembler des jeunes de tout le département (âge 4e-3e) pour réduire les inégalités entre la métropole départementale, très riche en possibilités culturelles, scientifiques etc. et les territoires ruraux, ainsi qu’entre les jeunes très suivis par leurs parents et les jeunes en difficultés. Nous étions très désireuses de saisir cette toute première opportunité de travailler ensemble – enfin ! – entre nos deux directions.

En même temps, l’organisation était particulièrement compliquée pour mon service, car contrairement aux autres partenaires (des musées), le fait d’accueillir du public n’est pas dans nos missions ; nous n’avons pas de locaux adaptés et nous manquons de personnel. Mais, comme souvent, les difficultés rendent créatifs et nous avons pu accueillir les 84 jeunes inscrits au parcours. Les animateurs qui les encadraient ont été surpris de voir l’intérêt porté et projettent de revenir faire une activité avec nous. Le collègue de la  direction de la Jeunesse qui a suivi le projet était très content, il a fait savoir que « les Archives étaient au Top » et souhaite même que le Président nous écrive une lettre de remerciement. Une autre collègue a écrit que « Les ado ont adoré les Archives ». Nous avons aussi eu la satisfaction d’avoir donné le meilleur de nous et bien travaillé en équipe.

Les jeunes partaient ensuite ensemble dans la Meuse, grâce à un partenariat avec ce département, pour visiter notamment Verdun. Notre département compte même proposer à la Meuse de recevoir en échange leurs jeunes s’ils sont intéressés par ce concept.

Symbole des nouvelles façons de manager, nous sommes invitées par la direction de la Jeunesse à un temps convivial avec nos collègues archivistes et ceux des autres instances culturelles du département qui ont rendu possible le succès de l’opération.

Et voici l’impression d’une jeune bénéficiaire :

« Ça a été une semaine inoubliable, riche en émotions, on a appris beaucoup de choses, on a rencontré de belles personnes. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut aller sur les traces des soldats qui ont combattu pour la France. On a vu tous les aspects de la guerre, des médecins aux soldats, en passant par le rôle des femmes. On a découvert des choses que l’on n’aurait pas vues dans des livres. On ne pensait pas que la guerre c’était aussi… inhumain… On n’en savait rien. On a de la chance d’être là où on est aujourd’hui, dans un pays en paix. On doit rendre hommage à tous les soldats qui ont permis cela. »

Voir l’article publié par le site internet du département.

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