La fraternité : vivre ensemble
Europe : c’est le moment d’en parler – 20
Europe : c’est le moment d’en parler – 20. La réflexion du jour.
22 janvier 1963 et 22 janvier 2019 : du traité de l’Élysée à celui d’Aix-la-Chapelle entre la France et l’Allemagne, l’Europe à deux vitesses est en place. Il y a ceux qui avancent avec détermination sur la voie de l’intégration à tous les niveaux (politique, économique, militaire, etc.) et il y a ceux qui se contentent de rester à la fenêtre pour réprouver les autres parce qu’ils “s’occupent de leurs propres affaires”. Plus d’engagement et plus de participation : nous voulons une Europe qui n’abandonne personne.
“Si les peuples de l’Europe continentale parviennent à se regrouper en un système fédératif propre, avec un gouvernement et un parlement, une armée et une monnaie uniques et d’amples autonomies nationales, ils constitueront une force positive qui, en premier lieu, éliminera les conflits entre ses propres membres et pourra parvenir à des accords et des collaborations profondes et substantielles avec les autres grands systèmes, créant avec eux les organes nécessaires à la prévention des conflits armés entre eux.”
Igino Giordani dans Il Quotidiano, 1945
Source : www.facebook.com/Europetimetodialogue (en français)
Imprimer l'article | Cette entrée a été posté par Marc BÉCHU le 22/04/2019 à 08:00, et placée dans C- Mt Pol. pour l'Unité. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou bien un trackback depuis votre site. |
about 5 years ago
En écho au message d ‘Igino GIORDANI, voici deux messages:
– “Dans le monde actuel, la construction européenne a une belle contribution à apporter: la démarche de pardon qu’elle a impliquée dès l’origine et qui a constitué une avancée formidable. Les fondateurs de l’ Union ont réussi à ne pas transmettre à la génération suivante les rancoeurs liées aux blessures du passé. La justice et le pardon sont nécessaires, aujourd’hui comme hier, pour dépasser des événements douloureux.
Le temps est sans doute venu de bâtir aujourd’hui -d’abord en son sein mais aussi dans la famille humaine- une Europe de la rencontre et du dialogue. Nous percevons qu’il y a là une responsablilité particulière, pour notre communauté et aussi pour l’ Eglise, afin de soutenir aujourd’hui un nouvel élan d’espérance”.
Frère Aloïs, prieur franco-allemand de la communauté de Taizé.
– “L’Europe naît, par légitime défense, des conséquences des fascismes et des nationalismes. Elle naît par nécessité vitale plus que par idéalisme, tout en admettant que sa constitution a été écrite par des visionnaires politiques. Mais les visionnaires le restent si les conditions historiques ne permettent pas de construire. Le piteux état de l’Europe en 1945 a servi de fertilisant à la vision d’une zone affranchie des guerres.
L’Europe n’est pas seulement nécessaire, elle est le seul antidot à la régurgitation des nationalismes. L’histoire est un chien qui retourne à son vomi. L’Europe est la haie qui l’en empêche. Elle n’est pas remplaçable. On ne revient pas aux frontières et aux douanes intérieures. La mauvaise pulsion qui a poussé les britanniques à voter leur sécession a provoqué les effets les plus nocifs et imprévus sur la politique et l’économie de la Grande-Bretagne. Leur expérience est la mise en scène d’un cauchemar, ainsi que l’argument le plus actuel en faveur de l’ Union.
Les jeunes nés dans cette zone commune défendent et défendront leur acquis. La jeune suédoise Greta THUNBERG représente la nouvelle conscience d’une génération qui imagine l’avenir et inventera l’économie du redressement, qui sera le deuxième temps de l’économie de l’accumulation. L’Europe est indiscutable, alors qu’on rediscute la forme de son contrat actuel. Il faut créer une union plus intense où le veto d’un membre ne paralysera pas les autres.
(…)
En tant que lecteur, je connais l’avantage de traverser les frontières sans papiers, de connaître des villes jamais visitées avec le simple laisser-passer d’une traduction.
En tant que lecteur, j’ai appris d’autres langues, ce qui est un trait caractéristique d’un Européen.
En tant que lecteur, je sais que les frontières sont des lignes imaginaires et provisoires, appartenant à l’histoire et non à la géographie.
Mais en tant qu’ écrivain, il me revient le droit de la libre parole garantie et distribuée en parts égales. Appartenir à l’ Europe de la parole est un autre des objectifs atteints à protéger.
(…)
Chaque fois que je parle d’ Europe, je désigne un continent reconstruit sur des cendres par de grandes pensées et de grandioses imaginations”.
Erri De LUCA, écrivain, poète et traducteur italien; il a obtenu en 2002 le prix Femina étranger.
Contribution à “La Croix” du 23 avril 2019.
A méditer et à approfondir…
about 5 years ago
Cet article, et cette citation de 1945 : un concentré de sagesse européenne et d’abord humaine en ce sens qu’il y a un réalisme de l’humain qui hélas ne tombe plus sous le sens de tout le monde !
PB