L'accueil d'une famille de réfugiés

La maison d’accueil et Philippe

C’est l’histoire de l’accueil d’une famille de réfugiés albanais. C’est une histoire qui commence au début de juillet 2017. Peut-être même avant, lorsque la décision a été prise de quitter l’Albanie, disant au-revoir à leurs amis des Focolari, là-bas ; la vie y étant devenue impossible pour eux.

Les obstacles qu’ils ont rencontrés sur leur chemin au début (panne de voiture et divers changements) « ne les ont pas détournés de la route » selon l’expression du père de famille. Partis sans adresses et avec les seuls numéros de téléphone en Albanie, c’est providentiellement qu’ils se sont retrouvés accueillis dans la communauté des Focolari de Châtillon, en région parisienne. Ils y sont restés plusieurs semaines.

Le signe pour la communauté du nord de la Vendée

La suite – et le début pour nous – se déroule au cours du rassemblement des Focolari de 2017, à Ploërmel. Bernard, de la communauté de Châtillon, présente la situation et suggère à Philippe que la famille serait bien accueillie en Vendée. Après quelques jours, celui-ci a estimé pouvoir recevoir la famille chez lui et il engage un plan : il écrit à quelques personnes de sa paroisse et il pose la question de confiance à nous, de la communauté Focolari du nord de la Vendée : « Si je réponds positivement à Bernard, m’accompagnez-vous ? ».

Pour moi, c’était une sollicitation inattendue. Là, je voyais comme un signe. Je voyais ce signe et j’ai dit à Philippe que je voulais y répondre. Je pensais à une orientation donnée récemment à nos communautés focolari : « Une communauté […] fait quelque chose pour les autres, quelque chose de concret ! […] sinon […] ce n’est qu’une réunion de personnes, c’est un groupe de personnes, mais ce n’est pas une communauté ».

J’étais conscient que cet engagement allait nous entraîner jusque là où nous n’avions pas forcément imaginé. La décision a été unanimement prise pour la communauté du nord de la Vendée et, de son côté, Philippe a reçu des réponses positives des paroissiens.

Arrivée de la famille en Vendée

Philippe a donné la réponse à Bernard de Chatillon et le 2 septembre, celui-ci arrivait chez Philippe avec la famille.

Voici ce que le papa a écrit de ces semaines à Chavagnes :

« Notre nouvel ami Philippe […] nous a accueilli avec beaucoup de bienveillance et d’amour, il nous a ouvert sa maison avec tout ce qu’il avait ! Il avait soigné chaque détail, notre chambre et celle des enfants, il avait inscrit les enfants à l’école ; en somme, il s’était occupé de tout ! C’est incroyable l’amour que nous avons reçu de sa part dès le premier instant où nous l’avons rencontré. Il y avait cependant un obstacle, la langue ! Mais la langue universelle, celle de l’amour réciproque a rendu plus facile la communication !
Dès le premier jour, nous sommes allés avec lui acheter les fournitures qui serviraient aux enfants pour l’école ainsi que de la nourriture. Le jour suivant, dimanche, il nous a amenés à la messe pour la bénédiction des cartables des écoliers et fait connaître la communauté. Nous avons ainsi connu Christine, une paroissienne, qui s’est offerte pour nous enseigner le français ; Auguste qui nous a, par la suite, apporté des fruits et légumes ; et Florent le curé de Chavagnes (une personne exceptionnelle) qui nous a surpris en nous présentant à toute la communauté rassemblée ainsi qu’à l’Évêque qui était présent ce jour-là.
Nous avons pu connaître des membres de la communauté. En plus de Philippe, il y a Marc qui nous accompagnait avec sa voiture et nous a fait connaître d’autres personnes du Mouvement à Nantes […]. C’était pour nous l’homme de la Providence : il mettait toujours son réveil pour nous conduire tôt le matin à des rendez-vous. A minuit, c’est lui qui nous a amenés à la maison après le rendez-vous du 27 septembre à Paris où nous avait conduit en voiture un autre membre, Bernard, en se glissant avec beaucoup de calme dans les embouteillages parisiens ; c’est lui aussi qui amenait nos enfants […] un peu partout ! Nous ne pouvons pas oublier sa disponibilité ni celle de sa femme ! Mais celui qui n’a jamais cessé de courir pour s’occuper de nous, c’est un autre Philippe [de Châtillon]. Jésus, nous te remercions pour la santé de cet homme ! Il était toujours là à nous attendre, courant comme un jeune homme sans s’arrêter devant les obstacles, comme les problèmes de santé, ou en utilisant sa bicyclette. Il nous précédait toujours et avait des paroles de réconfort… »

Leur désir était profond d’être accueillis en France « parce que c’est la patrie des Droits de l’homme » disait le père de la famille.

Un transfert à Vichy… mais attachés à Chavagnes

Leur entrée en France ayant été enregistrée à Paris, la démarche de transférer le dossier à Nantes n’a pu aboutir dans les temps. Des convocations à l’OFPRA de Paris sont arrivées.

La décision du CAFDA est parvenue, douloureusement ressentie par toute la famille : un logement leur a été attribué à Vichy, après ces deux mois passés à Chavagnes. Aussitôt, nous avons cherché et nous sommes mis en relation avec les amis de cette région.

Au moment du départ, des larmes ont perlé à l’école où leur garçon et leur fille étaient appréciés. À la fin de leur dernière messe dominicale, le curé leur a proposé de s’avancer dans le chœur et les a bénis devant l’assemblée. Ils sont partis vers leur destination. D’autres contacts ont été rapidement établis sur place.

Arriva le grand jour de la réception de la lettre de décision de l’OFPRA : déboutés. Ils avaient été prévenus du scénario probable et ils ont engagé l’appel qui a confirmé la décision précédente.

Leur histoire continue à Vichy. De nouvelles relations ont été établies. Ils ont été heureux de revenir à Chavagnes la dernière semaine de 2017 et de revoir ceux qu’ils avaient connus.

Les sentiments du père de famille

Dans le long récit écrit par le père de famille, sont exprimés tous les remerciements, mais, aussi, toute sa foi et toute son espérance :

« Durant cette divine aventure, nous nous sommes sentis transportés par l’amour de tous : c’est la joie parfaite comme disait Chiara [Lubich, la fondatrice du Mouvement des Focolari]. Nous avons vu [cette vie de l’Évangile] dans son chemin divin, difficile à expliquer avec nos mots. Nous voulons vous dire : MERCI pour l’amour immense que vous nous avez donné, si un jour nous obtenons le permis de séjour, ce sera grâce à l’amour que vous nous avez donné ! Mais quoi qu’il arrive, il restera toujours cette trace de l’amour que nous avons reçu de vous tous et qui restera en nous pour toujours. »

 Ce texte a été publié en format PDF téléchargeable dans la page Harmonie sociale

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